Pierre Hillard

Traiter du sionisme et de son évolution depuis l'engagement de Theodor Herzl à promouvoir la renaissance d'un État juif – lors de son premier Congrès à Bâle en 1897 –, nécessite de connaître les causes profondes ayant incité cet homme à s'engager dans une telle aventure, laquelle détermina tout le XXe siècle ainsi que le début du XXIe. Cet ouvrage en apporte pour la première fois les explications grâce à l'étude des Carnets complets de Theodor Herzl, 1895-1904.

C'est tout l'enjeu de la première partie de ce livre que d'éclairer les coulisses du monde politique, économique, financier et religieux européen avant la Première Guerre mondiale : forts de 1600 pages, ces carnets proprement décortiqués donnent les véritables raisons qui ont conduit à la guerre de 1914. La proclamation de la Déclaration Balfour en 1917, qui reconnaissait l'existence d'un foyer juif en Palestine dans le cadre d'un mandat britannique, fut une conséquence et une étape de ce travail de fond. Une accélération du phénomène se fit cependant en août 1933 lors de la conclusion de l'Accord de la Haavara (« transfert » en hébreu) entre les autorités nazies et sionistes.

Propos tenus par Theodor Herzl à l'ambassadeur américain Oscar Straus :« Je lui ai dit que je considérais uniquement Rome comme l'adversaire. J'ai oublié de lui en donner la raison profonde. C'est parce que le catholicisme romain est aussi universel que le judaïsme. Rome est le frère riche qui hait son frère pauvre [le judaïsme]. »

Carnets complets de Theodor Herzl, 29 décembre 1899, Volume III, p. 899.

Pierre Hillard est docteur en Sciences politiques